Le café en Martinique, une histoire puissante et intense

Le café en Martinique, une histoire puissante et intense

Généralement, on fait naître le café il y a environ mille ans sur les hauts plateaux abyssins, en Ethiopie. Mais c’est au Yémen que d’aucuns situent cette découverte, du moins, celle de la boisson issue du coffea, d’abord sous forme de décoction du fruit vert, ensuite torréfié.

Le café en Martinique, depuis bientôt trois siècles

Fin du XVIIe siècle, les tentatives furent nombreuses d’introduire des plans de café à la Martinique. Il faut attendre 1720 et le Chevalier Gabriel de Clieu pour réussir la transplantation. Effectivement, à Rochefort, il embarqua à bord d’un navire avec deux boutures de caféiers déplantées du Jardin du Roy. Un seul pied survécut à la traversée et il s’empressa de le faire planter dès son arrivée au Prêcheur, dans sa propriété.

 « Je le fis planter dans un lieu de mon jardin le plus favorable à son accroissement, quoique je le gardasse à vue, il faillit m’être enlevé plusieurs fois, de manière que je fus obligé de l’entourer de piquants et d’y établir une garde jusqu’à majorité ».

Pari réussi, les récoltes abondent et permettent même au café de Martinique de s’exporter. D’ailleurs, en 1725, des caféiers locaux embarquent pour Haïti. Un an plus tard, pour la Guadeloupe et vers 1728, le Gouverneur de la Martinique offrit un plant au Gouverneur de la Jamaïque. Entretenu et cajolé, ce plant est à l’origine du fameux Blue Mountain jamaïcain (cultivé à 2 350 mètres d’altitude) dont les grains sont stockés dans des barils en bois au lieu de sacs.

À la Martinique, les plantations s’étendirent rapidement (12,8 millions de pieds en 1737) et restèrent stables jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Les années suivantes marquent la dégringolade : maladies, attaques de parasites, champignons, émergence de la culture de la canne à sucre… autant de facteurs qui, fin du XIXe, contribueront à la disparition totale du café sur le terroir martiniquais.

Où en est la filière aujourd’hui ?

Depuis 2014, avec le soutien du Parc Naturel de Martinique et le CIRAD, une filière du café d’excellence a été relancée. Sur des milliers d’échantillons de caféiers prélevés sur le sol martiniquais, seuls 3 pieds-mère d’Arabica Typica (plants originels) ont été identifiés.

Découvrez la fin de l’article de Marlène François dans le N° 84

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